ous les neiges de l'exil où leur tombe même ne portera pas leur nom criminel, que leurs amis sauront garder au fond de leur cœur, mais qu'ils n'oseront jamais profêrer à haute voix.
Comment! A peine avons-nous ouvert la bouche, à peine avons-nous êpelê quelques mots de nos dêsirs et de nos espêrances, que dêjà l'on nous impose le silence, que dêjà l'on voudrait, fermer le cercueil sur le berceau de notre parole? C'est impossible.
Il y a pour la pensêe un degrê de maturitê, où elle ne peut plus se laisser garrotter ni par les liens de la censure, ni par des considêrations de prudence. La propagande devient alors passion; et suffit-il de chuchoter à l'oreille, là où l'on n'est pas sûr de briser la lêthargie à coups de tocsin?
Depuis l'insurrection des strêlitz jusqu'à la conjuration du 14 dêcembre, il n'y a pas eu en Russie de rêvolte politique sêrieuse. La raison en est bien simple; il n'existait pas dans le peuple de tendances êmancipatrices fortement prononcêes; en plusieurs choses l'on se mettait d'accord avec le gouvernement, en beaucoup d'autres le gouvernement avait devancê la nation. Les paysans seuls, exclus des avantages du rêgime impêrial, opprimês plus que jamais, essayèrent un soulèvement. La Russie, depuis l'Oural jusqu'à Penza, Simbirsk et Kazan, tomba, pour quelques mois, au pouvoir de Pougatcheff. L'armêe impêriale se vit repoussêe, battue par les Cosaques, et le gênêral Bibikoff envoyê de Pêtersbourg pour prendre le commandement, êcrivait, si je ne me trompe, de Nijni, les paroles suivantes: "Les affaires vont très mal; ce que je redoute le plus ce ne sont pas les hordes armêes des insurgês, c'est l'esprit du peuple qui est mauvais, très mauvais".
Après des efforts inouïs, l'insurrection finit par être êcrasêe. Le peuple tomba dans un abattement sans bornes; il se tut et laissa faire.
La noblesse en attendant se dêveloppait pendant ce triste sommeil du peuple; la civilisation commenèait à pênêtrer plus avant dans les intelligences, et comme preuve vivante de cette maturitê politique du dêveloppement moral, impliquant nêcessairement l'action, parurent ces hommes admirables, ces hêros, ainsi que vous les nommez à juste titre, qui "seuls, dans la gueule même du dragon, tentèrent le coup hardi du 14 dêcembre".
Leur dêfaite, la terreur du règne actuel, firent rentrer au fond de l'âme toute idêe expansive, refoulèrent toute tentative prêcoce. Des questions d'un autre genre surgirent; l'on ne voulait plus exposer sa vie pour l'espoir d'une constitution, l'on s'apercevait qu'une Charte conquise à Pêtersbourg se briserait sous le parjure du souverain; le sort de la constitution polonaise servait d'exemple.
Pendant une dizaine d'annêes, l'on poursuivait un travail intellectuel sans ênoncer une seule parole, et l'on est arrivê "nfin à un tel malaise, à une telle inquiêtude, "que l'on payait par sa vie entière le bonheur d'être libre un instant" et de pouvoir dire à haute voix une partie de sa pensêe.
Les uns jetèrent leur fortune avec cette lêgèretê, cette insouciance, qui n'appartiennent qu'aux Polonais et à nous, et s'en allèrent demander ailleurs une distraction à leur affaissement; d'autres incapables de surmonter le dêgoût du rêgime de Pêtersbourg, s'enterrèrent au fond de leurs campagnes. La jeunesse donna tête baissêe, qui dans le panslavisme, qui dans la philosophie allemande, qui dans l'histoire ou dans l'êconomie politique; en un mot, personne de ceux qui êtaient appelês à la vie intellectuelle en Russie, n'a pu ni voulu rester tranquille et sta-tionnaire.
L'affaire rêcente de Pêtrachefski envoyê aux mines à perpêtuitê, et de ses amis dêportês en 1849, qui, à deux pas du Palais d'hiver, formèrent plusieurs clubs rêvolutionnaires, ne prouve-t-elle pas suffisamment par l'audacieuse imprudence des victimes, par l'improbabilitê êvidente du succès, que le temps des mêditations passe, que l'agitation dêborde l'âme, que l'on aime mieux courir la chance d'une perte certaine, que de rester têmoin muet, impassible, de l'ordre de Pêtersbourg?
Une lêgende fort populaire en Russie raconte qu'un tzar, soupèonnant la fidêlitê de son êpouse, ordonna de l'enfermer avec son fils dans un tonneau. Le monarque fit ensuite goudronner le tonneau et le fit jeter à la mer.
Durant de longues annêes le tonneau flottait sur les vagues.
Cependant, le tzarêvitch grandissait et commenèait, de sa tête et de ses pieds, à toucher les deux fonds du tonneau. Le manque d'espace le gênait chaque jour davantage. Un jour il dit à sa mère: "Souveraine ma mère, permets-moi de m'êtendre de toute la longueur de mes membres".
"Tzarêvitch, mon fils,-rêpondit la mère,-prends garde de faire ce que tu dis; le tonneau crèverait et tu pêrirais dans les ondes salêes". Le tzarêvitch se tut pour un moment; puis, après avoir bien rêflêchi, il reprit encore: "Je m'êtendrai, ma mère; mieux vaut s'êtendre une fois librement et pêrir ensuite".
Je viens de vous raconter, Monsieur, notre histoire.
Malheur à la Russie, si elle ne trouve plus de ces hommes têmêraires, qui commettront des imprudences au risque de payer d'une perte imminente le plaisir de s'êtendre une fois librement.
Nous sommes loin de cette crainte...
Le nom de Michel Bakounine me vient involontairement à l'esprit. Bakounine a fourni à l'Europe un têmoignage de la pratique rêvolutionnaire d'un Russe.
Je me suis senti profondêment êmu, Monsieur, des belles paroles que vous lui adressez; malheureusement ces paroles ne lui parviendront plus.
Le crime international a êtê consommê; la Saxe a livrê la victime à l'Autriche, le Habsbourg l'a repassêe à Nicolas. Bakounine, on me l'êcrit de Pêtersbourg, se trouve entre les mains de la Russie. Il est à Shlusselbourg {Bakounine est dêtenu dans la forteresse de Pêtersbourg.}, dans cette forteresse d'horrible mêmoire où l'on tenait jadis enfermê comme une bête fauve l'enfant royal Jean, petit-fils du tzar Alexis, assassinê par Catherine II, cette femme qui, les mains teintes encore du sang de son êpoux, tua le prisonnier, et fit dêcapiter ensuite le malheureux officier, exêcuteur fidèle de sa consigne.
Dans cette forteresse humide, baignêe par les eaux glacêes du Ladoga, point d'illusion, point d'espêrance!
Qu'il s'endorme donc du dernier sommeil, qu'il meure, car il est impossible de le sauver. Martyr trahi par deux gouvernements traîtres, et dont chacun conserve dans ses mains sanglantes des lambeaux de sa chair...
Que son nom soit bêni, vengê... et par qui?.
...Nous aussi, nous tomberons au milieu de notre route; mais alors, de votre voix austère, grave et sonore, vous rappellere? encore une fois à nos enfants qu'ils ont une dette à payer...
Je m'arrête au souvenir de ce martyr. C'est en son nom et an mien que je vous serre affectueusement la main.
Nice Maritime, 22 septembre 1851.
РУССКИЙ НАРОД И СОЦИАЛИЗМ
Вы стоите слишком высоко в мнении всех мыслящих людей, каждое слово, вытекающее из вашего благородного пера, принимается европейскою демократиею с слишком полным и заслуженным доверием, чтобы в деле, касающемся самых глубоких моих убеждений, мне было возможно молчать и оставить без ответа характеристику русского народа, помещенную вами в вашей легенде о Костюшке {В фельетоне журнала "L'Evênement", от 28 августа до 15 сентября* 1851. После этого легенда о Костюшке взошла в особо изданный том сочинений Мишле под заглавием "Демократических легенд".}.
Этот ответ необходим и по другой причине; пора показать Европе, что, говоря о России, говорят не об отсутствующем, не о безответном, не о глухонемом.
Мы, оставившие Россию только для того, чтобы свободное русское слово раздалось, наконец, в Европе,- мы гут налицо и считаем долгом подать свой голос, когда человек, вооруженный огромным и заслуженным авторитетом, утверждает, что "Россия не существует, что русские не люди, что они лишены нравственного смысла".
Если вы разумеете Россию официальную, царство-фасад, византийско-немецкое правительство, то вам и книги в руки. Мы соглашаемся вперед со всем, что вы нам скажете. Не нам тут играть роль заступника. У русского правительства так много агентов в прессе, что в красноречивых апологиях его действий никогда не будет недостатка.
Но не об одном официальном обществе идет речь в вашем труде; вы затрогиваете вопрос более глубокий; вы говорите о самом народе.
Бедный русский народ! Некому возвысить голос в его защиту! Посудите сами, могу ли я, по совести, молчать.
Русский народ, милостивый государь, жив, здоров и даже не стар,- напротив того, очень молод. Умирают люди и в молодости, это бывает, но это не нормально.
Прошлое русского народа темно; его настоящее ужасно, но у него есть права на будущее. Он не верит в свое настоящее положение, он имеет дерзость тем более ожидать от времени, чем менее оно дало ему до сих пор.
Самый трудный для русского народа период приближается к концу. Его ожидает страшная борьба; к ней готовятся его враги.
Великий вопрос: to be or not to be {быть иль не быть (англ.).- Ред.}* - скоро будет решен для России. Но грешно перед борьбою отчаиваться в успехе.
Русский вопрос принимает огромные, страшные размеры; он сильно озабочивает все партии; но мне кажется, что слишком много занимаются Россиею императорскою, Россиею официальной и слишком мало Россиею народной, Россиею безгласной.
Даже смотря на Россию только с правительственной точки зрения, не думаете ли вы, что не мешало бы познакомиться поближе с этим неудобным соседом, который дает чувствовать себя во всей Европе,- тут штыками, там шпионами? Русское правительство простирается до Средиземного моря своим покровительством Оттоманской Порте, до Рейна своим покровительством немецким своякам и дядям, до Атлантического океана своим покровительством порядку во Франции*.
Не мешало бы, говорю я, оценить по достоинству этого всемирного покровителя, исследовать, не имеет ли это странное государство другого призвания, кроме отвратительной роли, принятой петербургским правительством,- роли преграды, беспрестанно вырастающей на пути человечества.
Европа приближается к страшному катаклизму. Средневековый мир рушится. Мир феодальный кончается. Политические и религиозные революции изнемогают под бременем своего бессилия; они совершили великие дела, но не исполнили своей задачи. Они разрушили веру в престол и в алтарь., но не осуществили свободу; они зажгли в сердцах желание которых они не в силах исполнить. Парламентаризм, протестантизм - все это были лишь отсрочки, временное спасение, бессильные оплоты против смерти и возрождения. Их время минуло. С 1848 года стали понимать, что ни окостенелое римское право, ни хитрая казуистика, ни тощая деистическая философия, ни бесплодный религиозный рационализм не в силах отодвинуть совершение судеб общества.
Гроза приближается, этого отвергать невозможно. В этом соглашаются люди революции и люди реакции. У всех закружилась голова; тяжелый, жизненный вопрос лежит у всех на сердце и сдавливает дыхание. С возрастающим беспокойствием все задают себе вопрос, достанет ли силы на возрождение старой Европе, этому дряхлому Протею, этому разрушающемуся организму? Со страхом ждут ответа, и это ожидание ужасно.
Действительно, вопрос страшный!
Сможет ли старая Европа обновить свою остывающую кровь и броситься стремглав в это необозримое будущее, куда увлекает ее необоримая сила, к которому она несется без оглядки, к которому путь идет, может быть, через развалины отцовского дома, через обломки минувших цивилизаций, через попранные богатства новейшего образования?
С обеих сторон верно поняли всю важность настоящей минуты. Европа погружена в глухой, душный мрак накануне решительной битвы. Это не жизнь, а тяжкое, тревожное томление. Ни законности, ни правды, ни даже личины свободы; везде неограниченное господство светской инквизиции; вместо законного порядка - осадное положение. Один нравственный двигатель управляет всем - страх, и его достаточно. Все вопросы отступают на второй план перед всепоглощающим интересом реакции. Правительства, по видимому самые враждебные, сливаются в единую, вселенскую полицию. Русский император, не скрывая своей ненависти к французам, награждает парижского префекта полиции; король неаполитанский жалует орден президенту республики. Берлинский король, надев русский мундир, спешит в Варшаву обнимать своего врага, императора австрийского, в благодатном присутствии Николая*, в то время как он, отщепленец от единой спасающей церкви, предлагает свою помощь римскому владыке. Среди этих сатурналий, среди этого шабаша реакции, ничто не охраняет более личности от произвола. Даже те гарантии, которые существуют в неразвитых обществах, в Китае, в Персии, не уважаются более в столицах так называемого образованного мира. Едва веришь глазам. Неужели это та самая Европа, которую мы когда-то знали и любили?
Право, если бы не было свободной и гордой Англии, "этого алмаза, оправленного в серебро морей"*, как называет ее Шекспир, если б Швейцария, как Петр, убоявшись кесаря, отреклась от своего начала*, если б Пиэмонт, эта уцелевшая ветка Италии, это последнее убежище свободы, загнанной за Альпы и не перешедшей Апеннины, если б и они увлеклись примером соседей, если б и эти три страны заразились мертвящим духом, веющим из Парижа и Вены,- можно было бы подумать, что консерваторам уже удалось довести старый мир до конечного разложения, что во Франции и Германии уже наступили времена варварства.
Среди этого хаоса, среди этого предсмертного томления и мучительного возрождения, среди этого мира, распадающегося в прах вокруг колыбели, взоры невольно обращаются а востоку.
Там, как темная гора, вырезывающаяся из-за тумана, виднеется враждебное, грозное царство; порою кажется, оно идет, как лавина, на Европу, что оно, как нетерпеливый наследник, готово ускорить ее медленную смерть.
Это царство, совершенно неизвестное двести лет тому назад, чвилось вдруг, без всяких прав, без всякого приглашения, грубо и громко заговорило в совете европейских держав в потребовало себе доли в добыче, собранной без его содействия. Никто не посмел восстать против его притязаний на вмешательство во все дела Европы.
Карл XII попытался, но его до тех пор непобедимый меч сломился; Фридрих II захотел воспротивиться посягательствам петербургского двора; Кенигсберг и Берлин сделались добычею северного врага*. Наполеон проник с полумиллионом войска в самое сердце исполина и уехал один украдкою, в первых попавшихся пошевнях. Европа с удивлением смотрела на бегство Наполеона, на несущиеся за ним в погоню тучи казаков, на русские войска, идущие в Париж и подающие по дороге немцам милостыню - их национальной независимости. С тех пор Россия налегла, как вампир, на судьбу Европы и стережет ошибки царей и народов. Вчера она чуть не раздавила Австрию, помогая ей против Венгрии, завтра она провозгласит Бранденбург русскою губерниею, чтобы успокоить берлинского короля.
Вероятно ли, что накануне борьбы об этом бойце ничего не знают? А между тем он уже стоит, грозный, в полном вооружении, готовый переступить границу по первому зову реакции. И при всем том едва знают его оружие, цвет его знамени и довольствуются его официальными речами и неопределенными разногласными рассказами о нем.
Иные говорят только о всемогуществе царя, о правительственном произволе, о рабском духе подданных; другие утверждают, напротив, что петербургский империализм не народен, что народ, раздавленный двойным деспотизмом правительства и помещиков, несет ярмо, но не мирится с ним, что он не уничтожен, а только несчастен, и в то же время говорят, что этот самый народ придает единство и силу колоссальному царству, которое давит его. Иные прибавляют, что русский народ - презренный сброд пьяниц и плутов; другие же уверяют, что Россия населена способною и богато одаренною породою людей.
Мне кажется, есть что-то трагическое в старческой рассеянности, с которою старый мир спутывает все сведения об своем противнике.
В этом сброде противуречащих мнений проглядывает столько бессмысленных повторений, такая печальная поверхностность, такая закоснелость в предрассудках, что мы поневоле обращаемся за сравнением к временам падения Рима.
Тогда, также накануне переворота, накануне победы вар варов, провозглашали вечность Рима, бессильное безумие назареев и ничтожность движения, начинавшегося в варварском мире.
Вам принадлежит великая заслуга: вы первый во Франции заговорили о русском народе, вы невзначай коснулись самого сердца, самого источника жизни. Истина сейчас бы обнаружилась вашему взору, если б в минуту гнева вы не отдернули протянутой руки, если б вы не отвернулись от источника, потому что он показался мутным.
Я с глубоким прискорбием прочел ваши озлобленные слова Печальный, с тоскою в сердце, я, признаюсь, напрасно искал в них историка, философа и прежде всего любящего человека, которого мы все знаем и любим. Спешу оговориться; я вполне понял причину вашего негодования: в вас заговорила симпатия к несчастной Польше. Мы также глубоко испытываем это чувство к нашим братьям-полякам, и у нас это чувство - не только жалость, а также стыд и угрызение совести. Любовь к Польше! Мы все ее любим, но разве с этим чувством необходимо сопрягать ненависть к другому народу, столь же несчастному,- народу, который принужден был своими связанными руками помогать злодействам свирепого правительства? Будем великодушны, не забудем, что на наших глазах народ, вооруженный всеми трофеями недавней революции, согласился на восстановление варшавского порядка в Риме*; а сегодня... взгляните сами, что происходит вокруг вас... а ведь мы не говорим еще, чтобы французы перестали быть людьми.
Пора забыть эту несчастную борьбу между братьями. Между нами нет победителя. Польша и Россия подавлены общим врагом. Жертвы, мученики - и те отворачиваются от прошлого, равно печального для них и для нас. Ссылаюсь, как вы, на вашего друга, на великого поэта Мицкевича.
Не говорите о мнениях польского певца, что "это милосердие, святое заблуждение". Нет, это плоды долгой и добросовестной думы, глубокого понимания судеб славянского мира. Прощение врагов - прекрасный подвиг; но есть подвиг еще более прекрасный, еще больше человеческий: это понимание врагов, потому что понимание - разом прощение, оправдание, примирение!
Славянский мир стремится к единству; это стремление обнаружилось тотчас после наполеоновского периода. Мысль о славянской федерации уже зарождалась в революционных планах Пестеля и Муравьева. Многие поляки участвовали в тогдашнем русском заговоре.
Когда вспыхнула в Варшаве революция 1830 года, русский народ не обнаружил ни малейшей вражды против ослушников воли царской. Молодежь всем сердцем сочувствовала полякам. Я помню, с каким нетерпением ждали мы известия из Варшавы; мы плакали, как дети, при вести о поминках, справленных в столлце Польши по нашим петербургским мученикам*. Сочувствие к полякам подвергало нас жестоким наказаниям; поневоле надобно было скрывать его в сердце и молчать.
Очень может быть, что во время войны 1830 года в Польше преобладало чувство исключительной национальности и весьма понятной вражды. Но с тех пор деятельность Мицкевича, исторические и филологические труды многих славян, более глубокое знание европейских народов, купленное тяжелою ценою изгнания, дали мыслям совсем другое направление. Поляки почувствовали, что борьба идет не между русским народом и ими, они поняли, что им впредь можно сражаться не иначе, как ЗА ИХ И НАШУ СВОБОДУ, как было написано на их революционном знамени.
Конарский, измученный и застреленный Николаем в Вильне, призывал к восстанию русских и поляков, без различия племени. Россия отблагодарила его одною из тех едва известных трагедий, которыми окончивается у нас всякое героическое проявление воли под давлением немецких ботфортов.
Армейский офицер Короваев решился спасти Конарского. День его дежурства приближался; все было приготовлено для бегства, когда предательство одного из товарищей польского мученика разрушило его планы. Молодого человека арестовали, отправили в Сибирь, и с тех пор об нем не было никогда слухов.
Я провел пять лет в ссылке в отдаленных губерниях империи; много встречал я там ссыльных поляков. Почти в каждом уездном городе живет либо целое семейство, либо один из несчастных воинов независимости. Я охотно сослался бы на их свидетельство; конечно, они не могут пожаловаться на недостаток симпатии со стороны местных жителей. Разумеется, тут речь идет не о полиции и не о высшей военной иерархии. Они нигде не отличаются любовью к свободе, тем паче в России. Я мог бы сослаться также на польских студентов, посылаемых ежегодно в русские университеты для удаления от родных влияний; пусть они расскажут, как принимали их русские товарищи. Они расставались с нами со слезами на глазах.
Вы помните, что в 1847 году в Париже, когда польские эмигранты праздновали годовщину своей революции, на трибуне явился русский, чтобы просить о дружбе и о забвенив прошлого. Это был наш несчастный друг Бакунин...* Впрочем, чтоб не ссылаться на соотечественников, выбираю между теми, которых считают нашими врагами, человека, которого вы сами назвали в вашей легенде о Костюшке. Обратитесь за сведениями об этом предмете к одному из старейшин польской демократии, к Бернацкому, одному из министров революционной Польши; я смело ссылаюсь на него,- долгое горе, конечно, могло бы ожесточить его против всего русского. Я убежден, что он подтвердит все сказанное мною.
Солидарность, связывающая Россию и Польшу между собою и со всем славянским миром, не может быть отвергнута; она очевидна. Еще более: вне России нет будущности для славянского мира; без России он не разовьется, он расплывается и будет поглощен германским элементом; он сделается австрийским и потеряет свою самостоятельность. Но не такова, по нашему мнению, его судьба, его назначение.
Следуя за постепенным развитием вашей мысли, я должен вам признаться, что мне невозможно согласиться с вашим взглядом, по которому вся Европа представляет одну личность, в которой каждая народность играет роль необходимого органа.
Мне кажется, что все германо-романские народности необходимы в европейском мире, потому что они существуют, "о что трудно было бы доказать, что они существуют в нем вследствие какой-нибудь необходимости. Уже Аристотель отличал предсуществующую необходимость от необходимости, вносимой в последствии фактов*. Природа покоряется необходимости совершившихся событий, но колебание между разнообразными возможностями очень велико. На том же основании славянский мир может предъявлять свои права на единство, тем более, что он состоит из единого племени.
Централизация противна славянскому духу; федерализация гораздо свойственнее его характеру. Только сгруппировавшись в союз свободных и самобытных народов, славянский мир вступит, наконец, в истинно историческое существование. На его прошлое можно смотреть только как на рост, на приготовление, на очищение. Исторические государственные формы, в которых жили славяне, не соответствовали внутренней национальной потребности их, потребности неопределенной, инстинктивной, если хотите, но тем самым заявляющей необыкновенную жизненность и много обещающей в будущем. Славяне до сих пор во всех фазах своей истории обнаруживали странное полувнимание - даже удивительную симпатию. Так Россия перешла из язычества в христианство без потрясений, без возмущений, единственно из покорности великому князю Владимиру, из подражания Киеву. Старых идолов без сожаления оросили в Волхов и покорились новому богу, как новому идолу.
Восемьсот лет спустя часть России точно так же покорилась выписной из-за границы цивилизации.
Славянский мир похож на женщину, никогда не любившую и по этому самому, повидимому, не принимающую никакого участия во всем происходящем вокруг нее. Она везде ненужна, всем чужая. Но за будущее отвечать нельзя; она еще молода, и уже странное томление овладело ее сердцем и заставляет его биться скорее.
Что касается до богатства народного духа, то нам достаточно указать на поляков, единственный славянский народ, который бывал разом и силен и свободен.
Славянский мир, в сущности, не так разнороден, как кажется. Под внешним слоем рыцарской, либеральной и католической Польши, императорской, порабощенной, византийской России, под демократическим правлением сербского воеводы, под бюрократическим ярмом, которым Австрия подавляет Иллирию, Далмацию и Банат, под патриархальною властию Османлисов и под благословением черногорского владыки живет народ, физиологически и этнографически тождественный.
Большая часть этих славянских племен почти никогда не подвергалась порабощению вследствие завоевания. Зависимость, в которой так часто находились они, большею частию выражалась только в признании чужого владычества и во взносе дани. Таков, например, был характер монгольского владычества в России. Таким образом, славяне сквозь длинный ряд столетий сохранили свою национальность, свои нравы, свой язык.
По всему вышесказанному не имеем ли мы право считать Россию зерном кристаллизации, тем центром, к которому тяготеет стремящийся к единству славянский мир, и это тем более, что Россия покуда единственная часть великого племени, сложившаяся в сильное и независимое государство?
Ответ на этот вопрос был бы совершенно ясен, если бы петербургское правительство сколько-нибудь догадывалось бы о своем национальном призвании, если б этот тупой и мертвящий деспотизм мог ужиться с какою-нибудь человеческою мыслию. Но при настоящем положении дел какой добросовестный человек решится предложить западным славянам соединение с империею, находящеюся постоянно в осадном положении,- империею, где скипетр превратился в заколачивающую насмерть палку?
Императорский панславизм, восхваляемый от времени до времени людьми купленными или заблуждающимися, разумеется, не имеет ничего общего с союзом, основанным на началах свободы.
Здесь логика необходимо приводит нас к вопросу первостепенной важности.
Предположив, что славянский мир может надеяться в будущем на более полное развитие, нельзя не спросить, который из элементов, выразившихся в его зародышном состоянии, дает ему право на такую надежду? Если славяне считают, что их время пришло, то этот элемент должен соответствовать революционной идее в Европе.
Вы указали на этот элемент, вы коснулись его, но он ускользнул от вас, потому что благородное сострадание к Польше отвлекло ваше внимание.
Вы говорите, что "основание жизни русского народа есть коммунизм", вы утверждаете, что "его сила лежит в аграрном законе, в постоянном дележе земли".
Какое страшное Мане-фекел* вылетело из ваших уст!.. Коммунизм в основании! Сила, основанная на разделе земель! И вы не испугались ваших собственных слов?
Не следовало ли тут остановиться, подумать, углубиться в вопрос, оставить его не прежде, чем убедившись, мечта это или истина?
Разве в XIX столетии есть какой-нибудь серьезный интерес, лежащий вне вопроса о коммунизме, вне вопроса о разделе земель?
Увлеченный вашим негодованием, вы продолжаете: "У них (у русских) недостает существенного признака человечности - нравственного чутья, чувства добра и зла. Истина и правда не имеют для них смысла; заговорите о них - они молчат, улыбаются и не знают, что значат эти слова". Кто же те русские, с которыми вы говорили? Какие понятия о правде и истине оказались для них недоступными? Этот вопрос не лишний. В наше глубоко революционное время слова правда и истина утратили свое абсолютное, тождественное для всех значение.
Истина и правда старой Европы в глазах Европы рождающейся - неправда и ложь.
Народы - произведения природы; история - прогрессивное продолжение животного развития. Прилагая наш нравственный масштаб к природе, мы далеко не уйдем. Ей дела нет ни до нашей хулы, ни до нашего одобрения. Для нее не существуют приговоры и Монтионовские премии*. Она не подпадает под этические категории, созданные нашим личным произволом. Мне кажется, что народ нельзя назвать ни дурным, ни хорошим. В народе всегда выражается истина. Жизнь народа не может быть ложью. Природа производит лишь то, что осуществимо при данных условиях: она увлекает вперед все существующее своим творческим брожением, своею неутомимой жаждой осуществления, этою жаждой, общей всему живущему.
Есть народы, жившие жизнью доисторической; другие - живущие жизнью внеисторическою; но, раз вступивши в широкий поток единой и нераздельной истории, они принадлежат человечеству, и, с другой стороны, им принадлежит все прошлое человечества. В истории, т. е. в деятельной и прогрессивной части человечества, мало-помалу сглаживается аристократия лицевого угла, цвета кожи и других различий. То, что не очеловечилось, не может вступить в историю; поэтому нет народа, взошедшего в историю, которого можно было бы считать стадом животных, как нет народа, заслуживающего именоваться сонмом избранных.
Нет человека довольно смелого или довольно неблагодарного, чтобы отвергать огромное значение Франции в судьбах европейского мира; но позвольте мне откровенно признаться, что я не могу согласиться с вашим мнением, по которому участие Франции - условие sine qua non {непременное (лат.).- Ред.} дальнейшего хода истории.
Природа никогда не кладет весь свой капитал на одну карту. Рим, вечный город, имевший не меньше прав на всемирную гегемонию, пошатнулся, разрушился, исчез, и безжалостное человечество шагнуло вперед через его могилу.
С другой стороны, трудно было бы, не считая природу за осуществленное безумие, видеть лишь отверженное племя> лишь громадную ложь, лишь случайный сбор существ человеческих только по порокам - в народе, разраставшемся в течение десяти столетий, упорно хранившем свою национальность, сплотившемся в огромное государство, вмешивающемся в историю гораздо более, может быть, чем бы следовало.
И все это тем труднее принять, что занимающий нас народ, даже по словам его врагов, нисколько не находится в застое. Это вовсе не племя, дошедшее до общественных форм, приблизительно соответствующих его желаниям, и уснувшее в. них, как китайцы, еще менее народ, переживший себя в угасающий в старческой немощи, как индусы. Напротив того, Россия государство совершенно новое - неконченное здание, где все еще пахнет свежей известью, где все работает и вырабатывается, где ничто еще не достигло цели, где все изменяется,- часто к худшему, но все-таки изменяется. Одним словом, это народ, по вашему мнению, имеющий основным началом коммунизм, сильный разделом земель...
В чем, наконец, упрекаете вы русский народ? В чем состоит сущность вашего обвинения?
"Русский,- говорите вы,- лжет и крадет; постоянно крадет, постоянно лжет, и это совершенно невинно; это в его природе".
Я не останавливаюсь на чрезмерном обобщении вашего приговора, но обращаюсь к вам с простым вопросом: кого обманывает, кого обкрадывает русский человек? Кого, как не помещика, не чиновника, не управляющего, не полицейского, одним словом, заклятых врагов крестьянина, которых он считает за басурманов, за отступников, за полунемцев? Лишенный всякой возможности защиты, он хитрит с своими мучителями, он их обманывает и в этом совершенно прав. Хитрость, милостивый государь, по словам великого мыслителя {Гегель, в посмертных сочинениях.},- ирония грубой власти.
Русский крестьянин, при своем отвращении от личной поземельной собственности, так верно подмеченном вами, при своей беззаботной и ленивой природе, мало-помалу и незаметно запутался в сети немецкой бюрократии и помещичьей власти. Он подвергся этому унижающему злу с страдательною покорностию, но он не поверил ни правам помещика, ни правде судов, ни законности исполнительной власти. Вот уже почти двести лет, как все его существование стало глухою, отрицательною оппозициею против существующего порядка вещей. Он покоряется притеснению, он терпит, но не причастен ничему, что происходит вне сельской общины.
Имя царя еще возбуждает в народе суеверное сочувствие; не перед царем Николаем благоговеет народ, но перед отвлеченной идеею, перед мифом; в народном воображении царь представляется грозным мстителем, осуществлением правды, вечным провидением.
После царя одно духовенство могло бы иметь влияние на православную Россию. Оно одно представляет в правительственных сферах старую Русь; духовенство не бреет бороды и тем самым осталось на стороне народа. Народ с доверием слушает монахов. Но монахи и высшее духовенство, исключительно занятые жизнию загробной, нимало не заботятся об народе. Попы же утратили всякое влияние вследствие жадности, пьянства и близких сношений с полицией. И здесь народ уважает идею, но не личности.
Что до раскольников, то они ненавидят и лицо и идею, и попа и царя.
Кроме царя и духовенства, все элементы правительства и общества совершенно чужды, существенно враждебны народу. Крестьянин находится, в буквальном смысле слова, вне закона. Суд ему не заступник, и все его участие в существующем порядке дел ограничивается двойным налогом, тяготеющим на нем и который он взносит трудом и кровью. Отверженный всеми, он понял инстинктивно, что все управление устроено не в его пользу, а ему в ущерб, и что задача правительства и помещиков состоит в том, как бы вымучить из него побольше труда, побольше рекрут, побольше денег. Понявши это и одаренный сметливым и гибким умом, он обманывает их везде и во всем. Иначе и быть не может: если б он говорил правду, он тем самым признавал бы над собою их власть; если б он их не обкрадывал (заметьте, что со стороны крестьянина считают покражею утайку части произведений собственного труда), он тем самым признавал бы законность их требований, права помещиков и справедливость судей.
Надобно видеть русского крестьянина перед судом, чтобы вполне понять его положение; надобно видеть его убитое лицо, его пугливый, испытующий взор, чтобы понять, что это военнопленный перед военным советом, путник перед шайкою разбойников. С первого взгляда заметно, что жертва не имеет ни малейшего доверия к этим враждебным, безжалостным, ненасытным грабителям, которые допрашивают, терзают и обирают его. Он знает, что если у него есть деньги, то он будет прав, если нет - виноват.
Русский народ говорит своим старым языком; судьи и подьячие пишут новым бюрократическим языком, уродливым и едва понятным,- они наполняют целые in-folio грамматическими необразностями и скороговоркой отчитывают крестьянину эту чепуху. Понимай как знаешь и выпутывайся как умеешь. Крестьянин видит, к чему это клонится, и держит себя осторожно. Он не скажет лишнего слова, он скрывает свою тревогу и стоит молча, прикидываясь дураком.
Крестьянин, оправданный судом, плетется домой такой же печальный, как после приговора. В обоих случаях решение кажется ему делом произвола или случайности.
Таким образом, когда его призывают в свидетели, он упорно отзывается неведением, даже против самой неопровержимой очевидности. Приговор суда не марает человека в глазах русского народа. Ссыльные, каторжные слывут у него несчастными.
Жизнь русского народа до сих пор ограничивалась общиною; только в отношении к общине и ее членам признает он за собою права и обязанности. Вне общины все ему кажется основанным на насилии. Роковая сторона его характера состоит в том, что он покоряется этому насилию, а не в том, что он отрицает его по-своему и старается оградить себя хитростию. Ложь перед судьею, поставленным незаконною властию, гораздо откровеннее, чем лицемерное уважение к присяжным, подтасованным купленным префектом. Народ уважает только те установления, в которых отразились присущие ему понятия о законе и праве.
Есть факт, несомненный для всякого, кто близко познакомится с русским народом. Крестьяне редко обманывают друг друга; между ними господствует почти неограниченное доверие, они не знают контрактов и письменных условий. Вопросы о размежевании полос по необходимости бывают очень сложны при беспрестанных разделах земель по числу тягол; между тем дело обходится без жалоб и процессов. Помещики и правительство жадно ищут случая для вмешательства; но этот случай не представляется. Мелкие несогласия повергаются на суд старикам или миру, и их решение беспрекословно принимается всеми. Точно так же в артелях. Артели составляются часто из нескольких сотен работников, соединяющихся на определенное время, например - на год. По прошествии года работники делят между собою заработки по трудам каждого и по общему соглашению. Полиция никогда не имеет удовольствия вмешиваться в их счеты. Почти всегда артель отвечает за каждого из артельщиков.
Еще теснее становится связь между крестьянами одной общины, когда они не православные, а раскольники. От времени до времени правительство устроивает дикий набег на какую-нибудь раскольничью деревню. Крестьян сажают в тюрьму, ссылают, все это без всякого плана, без последовательности, без всякого повода и нужды, единственно для того, чтобы удовлетворить требованиям духовенства и дать занятие полиции. При этих-то охотах по раскольникам обнаруживается вновь характер русских крестьян - солидарность, связывающая их между собою. Тогда-то надобно видеть, как они успевают обманывать полицию, спасать своих братьев, скрывать священные книги и сосуды, как они претерпевают, не проговариваясь, самые ужасные муки. Пусть укажут мне хоть один случай, в котором бы раскольничья община была выдана крестьянином, хотя бы и православным?
Это свойство русского характера делает полицейские следствия чрезвычайно затруднительными. Нельзя этому не порадоваться от души. У русского крестьянина нет нравственности, кроме вытекающей инстинктивно, естественно из его коммунизма; эта нравственность глубоко народная; немногое, что известно ему из евангелия, поддерживает ее; явная несправедливость помещиков привязывает его еще более к его правам и к общинному устройству {Крестьянская община, принадлежавшая кн. Козловскому, откупилась на волю. Землю разделили между крестьянами сообразно суммам, внесенным каждым из них в складчину для выкупа. Это распоряжение, повидимому, было самое естественное и справедливое. Однакож крестьяне нашли его столь неудобным и не согласным с их обычаями, что они решились распределить между собою всю сумму выкупа, как бы долг, лежащий на общине, и разделить земли по принятому обыкновению. Этот факт приводится г. Гакстгаузеном. Автор сам посещал упомянутую деревню.
Г-н Тенгоборский говорит в книге, недавно вышедшей в Париже и посвященной императору Николаю, что эта система раздела земель кажется ему неблагоприятною для земледелия (как будто ее цель - успехи земледелия!), но, впрочем, прибавляет: "Трудно устранить эти неудобства, потому что эта система делений связана с устройством наших общин, до которого коснуться было бы опасно: оно построено на ее основной мысли об единстве общины и о праве каждого члена на часть общинного владения, соразмерную его силам, поэтому оно поддерживает общинный дух, этот надежный оплот общественного порядка. Оно в то же время самая лучшая защита против распространения пролетариата в коммунистических идей". (Понятно, что для народа, обладающего на деле владением сообща, коммунистические идеи не представляют никакой опасности.) "В высшей степени замечателен здравый смысл, с которым крестьяне устранивают, где это нужно, неудобства своей системы; легкость, с которою они соглашаются между собою в вознаграждении неровностей, лежащих в достоинствах почвы, и доверие, с которым каждый покоряется определениям старшин общины.- Можно было бы подумать, что беспрестанные дележи подают повод к беспрестанным спорам, а между тем вмешательство властей становится нужным лишь в очень редких случаях. Этот факт, весьма странный сам по себе, объясняется только тем, что эта система при всех своих неудобствах так срослась с нравами и понятиями народа, что эти неудобства переносятся безропотно".
"Насколько,- говорит тот же автор,- идея общины природна русскому народу и осуществляется во всех проявлениях его жизни, настолько противен его нравам корпорационный муниципальный дух, воплотившийся в западном мещанстве" (Тенгоборский, "О производительных силах России", т. I)*.}.
Община спасла русский, народ от монгольского варварства и от императорской цивилизации, от выкрашенных по-европейски помещиков и от немецкой бюрократии. Общинная организация, хоть и сильно потрясенная, устояла против вмешательств власти; она благополучно дожила до развития социализма в Европе.
Это обстоятельство бесконечно важно для России.
Русское самодержавие вступает в новый фазис. Выросшее из антинациональной революции*, оно исполнило свое назначение; оно осуществило громадную империю, грозное войско, правительственную централизацию. Лишенное действительных корней, лишенное преданий, оно обречено на бездействие; правда, оно возложило было на себя новую задачу - внести в Россию западную цивилизацию, и оно до некоторой степени успевало в этом, пока еще играло роль просвещенного правительства.
Эта роль теперь оставлена им.
Правительство, распавшееся с народом во имя цивилизации, не замедлило отречься от образования во имя самодержавия.
Оно отреклось от цивилизации, как скоро сквозь ее стремления стал проглядывать трехцветный призрак либерализма; оно попыталось вернуться к национальности, к народу. Это было невозможно. Народ и правительство не имели ничего общего между собою; первый отвык от последнего, а правительству чудился в глубине масс новый призрак, еще более страшный призрак - красного петуха. Конечно, либерализм был менее опасен, чем новая пугачевщина, но страх и отвращение от либеральных идей стали так сильны, что правительство не могло более примириться с цивилизациею.
С тех пор единственной целью царизма остался царизм. Он властвует, чтоб властвовать. Громадные силы употребляются на взаимное уничтожение, на сохранение искусственного покоя.
Но самодержавие для самодержавия напоследок становится невозможным; это слишком нелепо, слишком бесплодно.
Оно почувствовало это и стало искать занятия в Европе. Деятельность русской дипломации неутомима; повсюду сыплются ноты, советы, угрозы, обещания, снуют агенты и шпионы. Император считает себя естественным покровителем немецких принцев; он вмешивается во все мелкие интриги мелких германских дворов; он решает все споры; то побранит одного, то наградит другого великой княжной. Но этого недостаточно для его деятельности. Он принимает на себя обязанность первого жандарма вселенной*, он опора всех реакций, всех гонений. Он играет роль представителя монархического начала в Европе